Né à Saint Denis (Seine) en 1916.
Service militaire de 1937 à 1940.
Etudes à l’école Nationale des Beaux Arts de Nancy et à l’Ecole Supérieure Nationale des Beaux-Arts de Paris.
Professeur de sculpture, dessin et modelage à l'Ecole des Arts appliqués de Paris.
Parmi les thèmes de Marcel Bodart, celui du monde animal occupe une place
Privilégiée; il apparaît dès ses débuts et l’accompagne tout au long de sa carrière pour n’être plus que le seul
objet de ses recherches.
Aucune discrimination dans le choix des sujets, ours, bison, porc-épic, hérisson, coq, singe, cohabitent dans l’atelier,
Dans l’ingénuité de quelque paradis initial. Marcel Bodart sait transcrire leur innocence, leur familiarité dans une espèce de résurrection de
L’émotion première.
Marcel Bodart vous détourne des images toutes faites pour vous conduire à l’essentiel, les forces qui sont dans sa sculpture travaillent au sein des formes physiques, ne sont pas physiques, il ne s’agit pas de dégager un système musculaire sous une peau passive, mais de comprendre par une espèce de participation directe ce qui caractérise le sujet. Il vous mène à l’essence même, avec vigueur mais sans déssèchement dans l’harmonie et le charme d’une vision qui se prétend « instinctive ».
Marcel Bodart utilise indifféremment la pierre, le marbre, le bronze, le fer avec un attachement peut être singulier pour ce dernier matériau, qui résiste, dit t’il, et qui oblige encore à plus de rigueur : il faut réduire les formes aux forces qui s’affrontent.
Cependant la courbe vient toujours adoucir la verticalité afin que la lumière vienne caresser tous les éléments de l’objet : elle glisse, entrelace la sculpture et l’inertie apparente de la masse immobile se tend afin que la pesanteur monte dans l’oeuvre.
Une cohérence, une permanence lient les oeuvres entre elles. Cette filiation naît de la communion intime de Marcel Bodart avec l’objet qui l’inspire.
Il s’établit à ce moment de la création un combat entre l’oeuvre en cours et son auteur - comme une proie prise entre les griffes d’un fauve - mais ce combat se pacifie pour ne devenir qu’une lutte d’amour.
texte de Françoise Belmont